Saint-Cast My Love

Qui suis-je ?

TOUT CE QUI N’EST PAS ÉCRIT EST PERDU

Le tropisme nord breton de notre famille remonte à la fin du XIXème siècle. Mon bisaïeul Emile Maucomble (1856-1919) et son épouse Gabrielle, née Radot, ont d’abord emmené leurs deux enfants, René et Denise, à Saint Enogat puis à Saint Cast. Resté célibataire, René Maucomble (1885-1975) attendra l’après seconde guerre mondiale pour se faire construire une villa à la Garde : Pen Roc. Mariée au docteur Marcel Sourdel (1885-1937) en 1912, Denise Maucomble (1890-1973) emmène ses trois enfants (Jean Pierre, Brigitte et Denis) à Saint Cast. La famille Sourdel réside à l’hôtel de la Plage créé par Alfred Marinier. L’établissement propose à ses habitués un lawn tennis, un atelier de photo avec chambre noire ainsi qu’un « garage avec fosse » pour les automobilistes. Devenu l’hôtel de La Garde, l’établissement est repris en 1919 par Marie Tollu qui donne le nom d’Ar Vro à son école hôtelière.

Cliente régulière de l’hôtel Ar Vro, ma grand-mère Denise Sourdel se liée d’amitié sur la plage, ou dans les salons d’hôtels, avec plusieurs familles parisiennes déjà propriétaires à la Garde comme les sœurs Bigot (épouses Croizard et Grandpierre), les Bigeault ou les Schmitt. Entre les deux guerres, les trois enfants Sourdel se retrouvent avec leurs amis pour le bain, un tennis, un bridge ou une excursion. L’ainé Jean Pierre (1913-1937), proche camarade de Claude Schmitt, mourra prématurément. La cadette Brigitte Sourdel (1917-2003) épousera en 1937 Stéphane Bollaert et le couple s’installera à La Garde, à la villa Moby Dick. Ci-dessous la villa Pen Roc construite surbaissée par René Maucomble pour préserver la vue de Moby Dick.

Ci-dessous Brigitte Sourdel peinte en 1923 par Marie Laurencin (1883-1956). A Paris, l’artiste un temps maitresse d’Apollinaire, est une patiente du docteur Marcel Sourdel.

Le petit dernier, Denis (1921-1999), mon père, n’envisagera jamais de vacances estivales sans un séjour plus ou moins prolongé à Saint Cast. Féru d’alpinisme, il se réservait toutefois une semaine d’excursion en Savoie avant d’y renoncer sur la pression de ses enfants désireux, plus que tout, de retrouver la mer et leurs amis à la plage.

C’est ainsi qu’à mon tour, avec mes quatre frères et sœurs, nous avons passé tous nos étés en location, mon père refusant « d’immobiliser du capital » dans une résidence secondaire. Au grand dépit de ma mère qui voyait des familles amies saisir, années après années, d’intéressantes opportunités….

Enfant, je suis donc venu chaque année à Saint Cast. L’été avec mes parents et, ponctuellement durant certaines vacances scolaires, chez ma marraine Brigitte Sourdel, épouse Bollaert. Qu’elle trouve ici ma gratitude pour son chaleureux accueil. Comme beaucoup de jeunes estivants babyboomers, c’est aussi à Saint Cast, « plage familiale », que j’ai trouvée celle qui allait devenir mon épouse, Anne Jauffret, également issue d’une fratrie de cinq. Ci-dessous une photo familiale de l’été 1969 à la Villa Mirasol à La Garde.

De gauche à droite : Edouard Sourdel (1960-2018) ; Denis Sourdel (1921-1999) ; Joséphine Sourdel (1966) ; Joséphine Lassailly, épouse Sourdel, dite Josette (1924-1972) ; Agnès-Marine Sourdel (1969) ; Nathalie Sourdel, épouse Belhommet (1949) ; Frédéric Sourdel (1947). A l’arrière-plan : Anne Jauffret, épouse F.Sourdel. Manque sur la photo : Laure Sourdel, épouse Amoureux (1952).

Une fois marié, notre ménage a d’abord été hébergé à Pen Roc par le grand oncle susnommé, René Maucomble ; après quoi, mettant les pieds dans ceux de mes parents, je suis venu à mon tour d’abord en location, puis enfin en propriétaire, après avoir racheté et transformé l’hôtel des Pins, en 1987, avec quelques amis.

Hôtel des Pins de St K

Conservant le souvenir de mes parents heureux en Bretagne au milieu de leurs amis ; ayant été gâté par une grand-mère et un grand oncle restés amoureux de Saint Cast jusqu’à leur dernier souffle; conservant moi-même de bons souvenirs castins d’enfance, de jeunesse et de maturité, j’ai entrepris de raconter les étés de la côte d’Emeraude durant les 30 Glorieuses. J’espère que cette relation rappellera d’heureux souvenirs à mes lecteurs.

Les bons souvenirs, on peut les raconter cent fois, c’est le plus beau de la vie. Mais quand on les partage, c’est encore meilleur.

Frédéric Sourdel